Tribune libre du Président de la CNAMS
18/04/2014
Libérons les entreprises et arrêtons de créer une génération de "smicards"
Le temps n'est plus aux ballons d'essai ni aux polémiques improductives.
En prônant la mise en place d'un SMIC intermédiaire pour les jeunes, sans aucuneconcertation avec les partenaires sociaux, Pierre GATTAZ, Président du Medef, se démarque encore une fois par des propos provoquants qui ont pour effet de diviser la société.
En ma qualité de représentant de plus de 400 000 entreprises artisanales, je refuse de cautionner la création d'une génération sacrifiée où les jeunes devraient se contenter d'emplois précaires, rémunérés moins que le SMIC. Cela amplifierait la fracture entre les générations et ne résoudrait pas le vrai problème, d'ailleurs pointé très justement par Pierre GATTAZ qui est le coût du travail beaucoup trop élevé à tous les niveaux de salaire.
Si les annonces de Manuel Valls concernant la baisse des cotisations sociales constituent un signal positif, elles ne permettront malheureusement pas de répondre aux préoccupations et aux difficultés des entreprises. Alors que la situation des finances publiques réduit fortement les marges de manoeuvre du Gouvernement, j'affirme au nom des 400 000 entreprises artisanales que je représente et qui emploient 1,3 million de personnes, qu'il est largement temps de proposer des mesures à la hauteur des enjeux.
Plutôt que la mise en place d'un SMIC intermédiaire pour les jeunes, qui serait complexe à mettre en oeuvre et très polémique, je propose de geler pour plusieurs années la revalorisation du SMIC. A 1 445,38 euros bruts par mois pour 35h de travail par semaine, son montant qui augmente tous les ans au moins au même rythme que l'inflation est totalement déconnecté du niveau de croissance du PIB ainsi que de la situation des entreprises.
Il est intolérable de continuer à créer une génération de « smicards » et de tasser l'échelle des rémunérations en augmentant le SMIC chaque année !
La question du temps de travail minimum doit aussi être posée avec courage, pragmatisme et honnêteté ! Les 35h ont porté un coup majeur à l'activité des entreprises, en particulier les entreprises artisanales. Elles sont également très loin d'avoir résolu le chômage de masse. Sources de complexité pour les petites entreprises et en partie responsables de la baisse de compétitivité de notre économie, les 35h payées 39h ont été une chimère que nous devons absolument abandonner.
C'est pourquoi, je demande au nouveau Premier Ministre d'étudier, en complément du pacte de responsabilité, l'abrogation des 35h pour revenir à un temps de travail légal d'au moins 37h hebdomadaires.
Je souhaite que ces propositions fassent rapidement l'objet d'une concertation avec les partenaires sociaux. J'insiste sur le fait qu'elles n'auraient aucun impact sur les finances publiques et qu'elles permettraient de redonner d'importantes marges de manoeuvre aux entreprises qui seraient ainsi enfin en capacité d'embaucher.
Il est temps que le changement ce soit maintenant !
Il est temps que le changement ce soit maintenant !