Tribune libre du Président de la CNAMS
22/09/2014
Penser juste pour l'emploi
Une fois de plus le Gouvernement oublie la première source d'emploi dans le pays. C'est pourtant là que réside le plus fort potentiel.
Le chômage de masse poursuit, mois après mois, sa progression inexorable. Le Ministre en charge de l'emploi a réuni le 10 septembre les représentants de 50 branches professionnelles pour les inciter à accélérer les négociations pour la mise en oeuvre du pacte de responsabilité.
C'est naturellement une démarche utile. Utile mais insuffisante au regard des enjeux.
Il existe en France plus de 600 branches ou catégories professionnelles. Par ailleurs de nombreux métiers sont des foyers d'emploi mais ne sont pas organisés en branche.
Notre pays compte 5,3 millions de demandeurs d'emplois inscrits à Pole Emploi. La situation exige une mobilisation de tous les acteurs sans exclusive.
En ne se concentrant que sur les grandes voire les très grandes entreprises, le Gouvernement commet une erreur majeure.
Toutes les branches professionnelles, tous les métiers et toutes les entreprises doivent être impliquées dans la politique de lutte contre le chômage.
Ce n'est pas en négligeant des milliers d'entreprises artisanales et en multipliant les thèmes de négociation que le Ministre, François Rebsamen, parviendra à mobiliser ce potentiel vital qui se sent exclu et méprisé.
Représentant, en qualité de Président de la CNAMS, quelques 400 000 entreprises artisanales nous demandons la mise en place du droit de négocier des accords pour les secteurs de l'artisanat des services et de la fabrication qui ne sont pas en capacité de le faire par eux-mêmes.
Nous proposons la tenue avant la fin de l'année d'une conférence nationale pour l'emploi artisan des métiers de service et de fabrication qui ouvre la voie à de réelles possibilités de négociations et permette la mobilisation de tous les acteurs.
La lutte contre le chômage a hélas déjà connu trop d'échec pour exclure tout un pan de notre économie d'une mobilisation vitale et à laquelle nous sommes prêts.
La balle est dans le camp du gouvernement. Il y a urgence.